Zatik consiglia:
Iniziativa Culturale:

 

 

15 10 2008 - Bakou craint de retomber dans l'orbite russe
De notre envoyé spécial à Bakou, Pierre Prier
13/10/2008 | Mise à jour : 12:37 | Commentaires 23
Un homme prie devant des champs pétroliers autour de Bakou. L'Azerbaïdjan, avec ses réserves de pétrole et de gaz, est devenu un enjeu entre la Russie et l'Europe. Crédits photo : AP
Le coup de force chez le voisin et allié géorgien a secoué l'Azerbaïdjan. Cette ex-république soviétique en appelle à une Europe qui n'est pas indifférente à ses richesses pétrolières et gazières.

Dans les rues embouteillées de Bakou, à l'ombre des immeubles haussmanniens construits par les milliardaires du pétrole au XIXe siècle au bord de la mer Caspienne, seuls quelques panneaux électoraux rappellent que l'Azerbaïdjan va élire mercredi son président. Le chef de l'État sortant, Ilham Aliev, est sûr de sa réélection à la tête de cette ex-république soviétique riche en pétrole et en gaz. L'opposition boycotte, dénonçant l'impossibilité de faire campagne dans un pays verrouillé par un pouvoir autoritaire. Les scrutins précédents ont été contestés par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
Pourtant, écrit le journal indépendant Le Miroir, l'élection aurait dû fournir l'occasion de poser la seule question qui importe : «l'Azerbaïdjan va-t-il abandonner sa politique équilibrée entre l'Occident et la Russie ?»
L'onde de choc du coup de force russe chez le voisin et allié géorgien résonne toujours dans les palais staliniens hérités de la période précédente. Jusqu'ici, Ilham Aliev opérait un rapprochement progressif avec l'Europe et les États-Unis en profitant de l'effacement de la Russie. Membre du Conseil de l'Europe, rêvant d'adhérer un jour à l'Union européenne, l'Azerbaïdjan lorgne aussi vers l'Otan, dont il est membre du Partenariat pour la paix. Des soldats azerbaïdjanais se battent en Irak et en Afghanistan aux côtés des occidentaux. Cette volonté de rapprochement avec l'Occident est partagée par l'opposition, qui y voit la perspective d'un ancrage définitif dans la démocratie.
Mais le coup de semonce géorgien semble remettre en question jusqu'aux fondamentaux de la région. Les dirigeants, qui avaient prévenu la Géorgie contre toute aventure militaire, s'interrogent ouvertement. «Nous reconnaissons l'intégralité territoriale de la Géorgie. Mais on nous propose de reconnaître l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud, et nous sommes un peu hésitants» , confie Novrouz Mammadov, conseiller diplomatique du président Aliev, en faisant allusion aux deux républiques séparatistes de Géorgie reconnues par Moscou.
La crainte de retomber dans l'orbite russe peut se lire à travers l'histoire. Du temps de l'URSS, l'Azerbaïdjan ne profitait guère de sa richesse pétrolière, captée par Moscou. La lutte pour les hydrocarbures dicte la politique de ce pays où les derricks sont plantés au milieu des habitations, et où le gaz enflammé sort tout seul depuis des millénaires aux flancs de la «montagne de feu», à quelques kilomètres du centre-ville. Pendant la guerre de Géorgie, des bombes sont tombées à proximité du pipeline Bakou-Tbilisi-Ceyhan, qui contourne la Russie pour apporter le pétrole azerbaïdjanais à la Turquie et à l'Europe. Le message a été compris. Mais au-delà du pétrole, qui sera tari au plus tard dans les années 2020, l'avertissement vise l'autre grande richesse de l'Azerbaïdjan : le gaz. «La lutte pour le gaz azerbaïdjanais est désormais le grand enjeu entre la Russie et l'Occident», avertit le spécialiste Ilham Chaban.
«Qui a besoin de ce gaz ?»
Le contentieux s'appelle Nabucco, du nom d'un projet d'oléoduc au tracé encore à définir, qui doit lui aussi contourner la Russie. «Les Russes n'en veulent pas, et je suis prêt à parier qu'il ne sera jamais construit», dit le président de la Fondation Soros en Azerbaïdjan, Zarducht Alizadé. La Russie, qui a un projet concurrent, a déjà proposé d'acheter toute sa production à venir au prix du marché. Bakou n'a pas répondu. En outre, Nabucco, prévu pour débiter 30 milliards de mètres cubes par an, ne peut se contenter du gaz azerbaïdjanais. Pour être rentable, le méga gazoduc devrait aussi transporter le gaz des gros producteurs de la région, le Turkménistan et le Kazakhstan, qui ont déjà signé avec Moscou, et l'Iran, dont Washington ne veut pas.
Là encore, Bakou n'a pas répondu aux propositions russes et en appelle à l'Europe. «Qui a besoin de ce gaz ? À quel prix ? Il faut qu'on nous le dise. L'Azerbaïdjan n'est pas seul à décider». Pour l'opposant Ali Kerimli, il faudrait lire entre les lignes : «Le pouvoir essaie de faire peur à l'Europe, mais il préfère maintenir le statu quo. Une adhésion pleine et entière à l'Europe l'obligerait à démocratiser». Novrouz Mammadov, le conseiller présidentiel, estime pour sa part que l'Europe pourrait aider davantage son pays en réglant le conflit qui l'obsède : l'occupation de 20 % du territoire azerbaïdjanais par l'Arménie, qui stationne avec l'aide de la Russie au Haut-Karabakh et dans sept régions avoisinantes.

EuroArm. Fed.

 
Il sito Zatik.com è curato dall'Arch. Vahé Vartanian e dal Dott. Enzo Mainardi;
© Zatik - Powered by Akmé S.r.l.