31 01 2009 - Faute politique majeure d’Erdogan

Faute politique majeure d’Erdogan
par Oskian Kendirian le 29 janvier 2009
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Provoquant un clash diplomatique à Davos, l’homme fort d’Istanbul vient probablement de mettre un terme involontaire au rôle de Monsieur Bon Offices que tentait de jouer la Turquie au Proche-Orient.
(Sources combinées) - Un clash important vient de de produire aujourd’hui vers 19h25 au deuxième jour du Forum Economique Mondial de Davos réunissant tout ce que le monde compte d’important en responsables politiques et en décideurs économiques.
Le sanguin premier Ministre turc, l’islamiste pas modéré du tout Recep Tayyip Erdogan vient de provoquer un grave incident diplomatique en quittant en fureur un plateau où il débattait avec l’Israélien Shimon Pérès au sujet de l’offensive israélienne sur Gaza.
Manifestement en colère après plusieurs échanges verbaux où il s’évertuait à défendre le Hamas, le colérique stambouliote a littéralement explosé après que le modérateur l’ait empêché de réagir un long monologue tendancieux de cet autre grand démocrate qu’est Shimon Pérès.
« Vous tuez des gens »
Erdogan s’est alors brutalement levé en pointant un doigt menaçant sur Pérès et en lui jetant à la figure « vous tuez des gens ».
Pérès a rétorqué à Erdogan que celui-ci aurait réagi de la même manière si des roquettes avaient atteint Istanbul.


Erdogan s’est alors tourné vers le pauvre modérateur et lui a dit « Pour moi, Davos c’est fini, je ne reviendrai plus jamais à cette réunion ».
Selon l’AFP, en partant, M. Erdogan a critiqué le ton employé par le président israélien. "M. Peres ne s’adresse pas à un chef de tribu. Il doit apprendre comment parler à un Premier ministre de la République de Turquie", a-t-il dit selon Anatolie.
En l’occurrence, c’est bien le chef des tribus turques occupant l’Anatolie qui s’est adressé d’une manière peu coutumière au grand Sachem de l’Etat hébreu et non pas le contraire !
On savait Erdogan de tempérament emporté mais on n’imaginait pas qu’il irait jusqu’à provoqué un incident diplomatique en raison de ses sympathies islamistes.
Israël et la Turquie, que tout oppose si ce n’est leur commune détestation du monde arabe auront maintenant fort affaire pour maintenir la fiction d’une « amitié » qui s’était concrétisée par de larges relations commerciales et un partenariat stratégique de sécurité.


Voilà qui, pour quelque temps au moins, met sans doute un terme aux grands airs pacificateurs et réconciliateurs que voulaient se donner le régime d’Ankara au Proche-Orient.
Voilà qui pourrait également remettre en cause le soutien inconditionnel du lobby juif à la politique négationniste d’Ankara aux Etats-Unis.
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