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06 03 25 - COMMUNIQUE DE PRESSE A DIFFUSER POUR UNE ACTION MILITANTE ET CITOYENNE
[http://www.collectifvan.org/images/banners/Mar_20060314_12_40_53.jpg] SUITE AUX MANIFESTATIONS NEGATIONNISTES ORCHESTREES PAR ANKARA EN EUROPE DU 15 AU 18 MARS ( LYON/ BERLIN), LES ASSOCIATIONS DE LUTTE POUR LA RECONNAISSANCE DES GENOCIDES ET CONTRE LE NEGATIONNISME SE MOBILISENT. ALORS QUE LA FRANCE A RECONNU PUBLIQUEMENT LE GENOCIDE ARMENIEN PAR LA LOI DU 29 JANVIER 2006, LA TURQUIE CONTINUE NON SEULEMENT DE NIER LES FAITS DE 1915 MAIS PROPAGE UNE PROPAGANDE EHONTEE EN FRANCE ET EN EUROPE.
REVUE DE PRESSE:
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Quotidien le Monde
Lyon, heurts et colère autour d'une
manifestation d'extremistes turcs

Lyon, le 18 mars 2006
LE MONDE | 20.03.06 | 14h00
Les associations antiracistes et les associations arméniennes ne décolèrent pas après la manifestation d’extrémistes turcs qui a eu lieu, samedi 18 mars, à Lyon, pour protester contre la décision de la municipalité lyonnaise de faire édifier un mémorial du génocide arménien de 1915. Les associations arméniennes, le Cercle Marc-Bloch, une association de lutte contre le négationnisme, ou la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) estiment que le préfet, Jean-Pierre Lacroix, a manqué à "la loi républicaine en autorisant un rassemblement négationniste"Drapés dans des bannières turques, près de 3 000 manifestants, très agressifs, arboraient, samedi, place Bellecour, des pancartes réfutant le génocide, sur lesquelles on pouvait notamment lire : "Il n’y a jamais eu de génocide", "Nous sommes fiers de notre passé", ou encore "Nos arrière-grands-parents sont des victimes, pas des assassins". De nombreux participants fermaient la main pour former une tête de loup, le signe du mouvement turc d’extrême droite des Loups gris.

Lyon, 18 mars 2006
La manifestation a débuté alors que celle des anti-CPE venait à peine de s’achever. Résultat : dès le début du rassemblement, à proximité de l’emplacement du futur mémorial, qui doit être inauguré le 24 avril, des heurts violents ont opposé les manifestants turcs aux étudiants, ainsi qu’à des représentants de la communauté arménienne venus dire "Non aux fascistes et aux négationnistes" et "Oui au devoir de mémoire".
ECHAUFFOURÉES
Alors que les CRS étaient complètement débordés, le cortège s’est mis en branle pour remonter la rue Edouard-Herriot jusqu’à la place des Terreaux, devant l’hôtel de ville. Un entonnoir où, de nouveau, des manifestants anti-CPE l’attendaient et où de nouvelles échauffourées ont eu lieu.
La communauté arménienne, influente dans la région, avec environ 80 000 représentants en Rhône-Alpes, dont 40 000 dans l’agglomération lyonnaise, avait demandé au préfet d’interdire la manifestation. Elle envisage désormais de porter l’affaire devant les tribunaux. "Nous étudions cela avec nos avocats, explique Jules Mardirossian, le président de l’Association pour le mémorial lyonnais. Nous voulons protester fermement contre les propos du consul de Turquie, qui a déclaré qu’il attendait beaucoup de cette manifestation et qui a évoqué la possibilité d’un vote sanction de la communauté turque si le mémorial était construit."
Dans l’édition dominicale du Progrès, l’historien Philippe Videlier, chercheur au CNRS, parle d’une "manifestation négationniste" et se dit "profondément choqué qu’une telle manifestation puisse se dérouler aujourd’hui en France", alors que celle-ci a reconnu, le 18 janvier 2001, l’existence du génocide arménien. "C’est comme si on avait autorisé Faurisson (historien négationniste) et ses amis à manifester contre les monuments en mémoire de la Shoah", s’insurge l’historien.
Sophie Landrin
Source: http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3226,36-752639@51-752751,0.html[http://graphics.hotmail.com/greypixel.gif]Décalaration de Jean-Paul Bret
"L'ignorance est sans innocence"
[http://www.assemblee-nationale.fr/tribun/photos/663.jpg] Député PS ( Rhône Alpes) Maire de Villeurbanne. Mardi 21 Mars 2006
A l'initiative de la loi reconnaissant le génocide arménien de 1915, Jean-Paul Bret, maire de Villeurbanne, s'indigne de la manifestation qui s'est déroulée samedi.

"Ce n'est pas la première fois que, dans notre région, des organisations turques appellent leurs ressortissants à manifester contre un projet de monument à la mémoire du génocide arménien de 1915. Le spectacle qui s'est joué samedi après-midi à Lyon s'inscrit dans une malheureuse suite d'actions négationnistes, dirigées par l'Etat turc, indignes de notre agglomération comme de notre pays. La mobilisation de 2500 manifestants, venus de tout Rhône-Alpes, et la ferveur avec laquelle ils ont porté la contradiction sur un fait incontestable témoignent parfaitement de l'état d'ignorance dans lequel se trouve le peuple turc et que leurs autorités - dont leur consulat lyonnais - entretiennent depuis quatre-vingt-dix ans. Mais l'ignorance est sans innocence. Et le propos politiquement correct qui consiste à réclamer une commission internationale d'histoire pour définir la responsabilité des uns et des autres n'est qu'un artifice pour instiller le doute et servir le négationnisme d'état qui sévit en Turquie. Les historiens du monde entier ont tranché. A partir des travaux universitaires, de nombreuses démocraties dont la France ont reconnu le génocide de 1,5 million d'Arméniens de l'Empire ottoman entre 1915 et 1917. Tout autre propos est répréhensible car il revient à déployer des idées contraires à l'idée de la République. Or, c'est ce qui s'est passé samedi place Bellecour et c'est ce qui était tristement prévisible.
Il est choquant que le préfet du Rhône - qui n'est pourtant pas le moins informé - ait pu accepter pareil cortège de négateurs. En tant qu'initiateur de la loi de reconnaissance du génocide arménien, je suis affligé d'une telle légèreté. Le négationnisme est hors la loi. Il n'a pas le droit de cité. Il revenait au préfet de le dénoncer avant une manifestation qu'il fallait interdire."

source: http://progressix-search.sdv.fr/cgi-bin/htsearch?config=www.leprogres.fr&words=turc
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Lyon : la communauté arménienne bouleversée

Le Progrès - mercredi 22 mars 2006


Les membres de la communauté ne comprennent toujours pas comment des slogans révisionnistes ont pu être, librement, lancés

De rares photos du génocide arménien ont traversé l'histoire. Elles se dressent aujourd'hui comme un ultime rempart de vérité. Comme celle de cet enfant, famélique, chauve, aux yeux exorbités où l'on distingue une lueur animale de survie Cette même lueur observée chez les rescapés des camps de concentration nazis. Mais la pire des photos, c'est certainement celle qui montre deux petits pieds d'un nouveau-né qui s'échappent d'un morceau de chiffon, jeté sur ce petit corps en guise de linceul.
[http://www.cdca.asso.fr/photos/genocide/geno03s.jpg]

[http://www.cdca.asso.fr/photos/genocide/geno27s.jpg]
photos Armin Wegner 1915
C'est pour cette petite victime anonyme, photographiée en 1915, comme pour ses milliers de frères et soeurs, exterminés par les Turcs, que la communauté arménienne souffre. Mais, c'est dans les yeux de cet autre enfant rescapé que cette même communauté puise l'énergie de combattre les négationnistes qui se sont exprimés, le 19 mars dernier à Lyon.

Ces groupes, composés de Turcs amenés à Lyon en bus, spécialement affrétés pour l'occasion, entendaient ainsi s'opposer à l'édification d'un mémorial du génocide arménien. Et, durant cette manifestation de la honte, dûment encadrée par un service d'ordre organisé, les Lyonnais ont pu découvrir, avec horreur des pancartes où l'on pouvait lire : « Non au mémorial d'un prétendu génocide » ou bien « Il n'y a jamais eu de génocide ».

Parmi les manifestants, comme en témoignent les photographies prises par nos journalistes, des dizaines d'individus ont fait le signe de ralliement des loups gris, un groupe nationaliste d'extrême-droite.

Annie a été la spectatrice impuissante de cette manifestation. « Je suis d'origine arménienne et quand j'ai vu tous ces gens, j'ai eu envie de pleurer. J'ai été blessée dans mon histoire et dans celle de ma famille. Cette négation m'était insupportable ».

A l'issue de ce rassemblement, les 80 000 membres de la communauté arménienne de Rhône-Alpes ont été comme assommés. « Tous les Arméniens de France ont, au moins, un membre de leur famille qui a été exterminé. On ne pouvait pas imaginer qu'en France, on puisse voir une chose pareille, plus de 90 ans après les faits » assure Mickaël Cazarian.

Pour Hilda Tchoboian, de la maison de la culture arménienne de Décines, « nous assistons à une campagne de désinformation mondiale. Pour nous, il s'agit d'une affaire entre la France et les Turcs. Nous avons cru revivre une terrible période ». Pour les Arméniens, la mémoire est la seule sépulture qui reste pour les milliers de morts à qui, une poignée d'extrémistes, dénie jusqu'à leur statut de victime.

Jean-Didier Derhy.

Au nom de tous les leurs

Il n'y a pas de discussions possibles ! Même pas l'ombre d'un débat. Le 18 janvier 2001, une loi française reconnaît le génocide arménien de 1915. Et les personnes contestant la réalité de ce génocide (qui a fait plus d'un million de victimes) sont des négationnistes. Inutile de tenter de justifier l'inexplicable.
Ceux qui, samedi à Lyon, ont brandi des pancartes où l'on pouvait lire que le génocide arménien n'avait jamais existé sont des révisionnistes. Nier la mort de milliers d'innocents qui n'avaient commis que le seul crime d'être arménien, c'est nier leur statut de victime et c'est une façon de les tuer une nouvelle fois.
Si la Turquie veut entrer dans l'Europe, elle devra, comme toutes les démocraties qui se respectent, faire le ménage dans son Histoire. Elle en sortira grandie.
Jean-Didier Derhy
source: http://www.leprogres.fr/infosdujour/rhone/649019.html
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Analyses des spécialistes


LE RETOUR EN FORCE DES NEGATIONNISTES TURCS

En Allemagne, en Belgique et en France, les forces ultra-nationalistes turques apparentées aux Loups Gris, mais aussi celles de l’extrême gauche nationaliste, se mobilisent pour faire valoir leur version de l’histoire et semblent tester les limites imposées par l’Europe sur la question de la reconnaissance du génocide arménien. Un bilan mitigé de ces journées d’action orchestrées par les associations turques. Si à Berlin, la manifestation turque a été contenue, à Lyon, en revanche, des incidents importants génèrent l’inquiétude.



Pour son premier coup d’essai, la diaspora turque d’Europe a largement mobilisé ses troupes. 2000 manifestants le 18 mars à Berlin à l’appel du comité qui chapeaute l’Opération Talaat, près de 4 000 le même jour à Lyon où une manifestation négationniste de protestation contre l’édification d’un monument à la mémoire des victimes du génocide arménien de 1915 place Antonin Poncet s’est déroulée dans un climat de débordements violents.

Provocation : « Il n’y a jamais eu de génocide arménien »
Telle était la teneur des slogans scandés à Lyon par la foule des manifestants turcs sous les huées de centaines de contre-manifestants de la communauté arménienne rejoints par les étudiants anti-CPE venus soutenir les valeurs de la République en répliquant « Nous sommes tous des Arméniens et des Arméniennes ! ». La manifestation négationniste autorisée par le préfet, malgré les nombreuses mises en garde adressées à la Préfecture et au Ministère de l’Intérieur, et protégée par la police, a autorisé les manifestants turcs à contester le génocide tout en faisant le signe de ralliement des Loups Gris. A Berlin, dans un tout autre climat, la manifestation finalement autorisée par le Tribunal Administratif malgré l’opposition des forces de l’ordre, avait pour but le retrait de la résolution émise l’an dernier par le Bundestag et appelant au dialogue sur les massacres massifs des Arméniens. Mais toutes les banderoles et affiches ont dû être montrées à la police et il était formellement interdit de qualifier le génocide de mensonge. Les colloques prévus ont également eu lieu mais le contenu des communications n’est pas encore connu.
En France, les députés François Rochebloine et Philippe Pemezec ont immédiatement réagi au rassemblement de Lyon dénonçant un « négationnisme rampant [1]» concernant le génocide arménien. La LICRA, Le Comité Marc Bloch, le MJS et l’UNEF ont aussi condamné la propagation de la pensée négationniste en France.


Implication directe de l’Etat turc

[http://web.israelinsider.com/Static/Binaries/Article/abdullah%20gul_art_2.JPG]
Abdullah Gul

Sous couvert d’un mouvement associatif populaire, la mobilisation de la semaine du 15 au 19 mars en Allemagne et en France est beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît au premier abord. « L’organisation quasi-professionnelle » des associations turques de Lyon, conduit à s’interroger sur les véritables instigateurs de ces rassemblements, souligne Thadé Gharapétian, président de la FRA Nor Seround. Les analyses ne laissent cependant guère de doute. Ces journées d’actions semblent bien s’inscrire dans le plan de politique étrangère annoncé explicitement par Abdullah Gül. Les allégations du Ministre de l’Intérieur turc à ce sujet sont particulièrement éloquentes qui déclarait encore récemment « notre gouvernement considère la lutte contre les revendications arméniennes comme un priorité de sa politique étrangère. Aujourd’hui, ce qui est indispensable, c’est de consolider cette lutte sur une stratégie nouvelle raisonnable et active et de bien la préparer [2]».
Si l’on retrace l’organisation de ces mouvements, ce qui semble significatif, c’est selon Laurent Leylekian, porte-parole de la Fédération Euro-Arménienne, « l’implication directe de l’Etat turc dans la structuration, l’instrumentalisation et la politisation de la diaspora turque en Europe. » Armen Seropyan, porte-parole de la FRA confirme cette analyse selon laquelle « la stratégie du gouvernement turc a complètement changé, engageant depuis 2005 une campagne de négationnisme actif ». Comment cela se traduit-il dans les fait : tout d’abord par « la formation du Comité Talaat Pacha à partir d’un groupe de travail rassemblant les principales formations politiques sous la présidence de Rauf Denktask, l’ancien homme lige d’Ankara à Chypre. Et Précédemment, c’était le MGK qui s’était invité à Bruxelles pour mettre la diaspora turque en ordre de bataille », explique Laurent Leylekian. Quant à coordination de la diaspora turque à Bruxelles et à Lyon, on sait pertinemment que les Loups-Gris (extrême droite), le Parti des Travailleurs ou l’Association pour la pensée d’Atatürk (extrême gauche nationaliste) travaillent en concertation avec les ambassades et les relais diplomatiques. Il en est vraisemblablement de même à Berlin.

Perspectives :
Alors que les associations arméniennes se mobilisent en France autour du CCAF et du l’association du Mémorial Lyonnais présidé par Jules Mardirossian en sollicitant notamment l’appui des Politiques en vertu des valeurs républicaines pour accélérer la pénalisation du négationnisme, à quoi doit-on s’attendre de la part de la communauté turque ? Si jusqu’à présent, malgré la mobilisation, l’argumentaire développé par la diaspora turque visant à arrêter le processus de reconnaissance du génocide et à abolir la loi de 2001 adoptée en France reste plus que rudimentaire, ce négationnisme qui cherche à se propager en Europe est le fait d’un Etat puissant et influent. Selon la Fédération Euro-Arménienne, « il faut s’attendre à d’autres initiatives de ce genre et en ce sens les manifestations de Lyon et de Berlin constituent des dangereux précédents. » Même si les répercussions possibles sont préoccupantes mais elles peuvent être stoppées par la loi. Une manière finalement pour la Turquie de tester les limites de l’Europe. Une note d’espoir: l’arrêt du tribunal administratif de Berlin qui en interdisant les slogans niant la réalité du génocide arménien sous peine de poursuite, a fait un formidable pas en avant dans le processus de reconnaissance du génocide arménien. « Ce jugement sans précédent constitue à la fois une reconnaissance juridique du génocide des Arméniens et une première interdiction du négationnisme turc en Allemagne », a déclaré Hilda Tchoboian, présidente de la Fédération Euro-Arménienne. « Il fait date en effaçant le flou juridique sur cette question. Désormais, il constitue la jurisprudence du land de Berlin, dans toute l’Allemagne, et à terme, l’ensemble des pays européens doit s’inspirer dans la lutte contre le négationnisme de la Turquie [3]» a-t-elle conclu.

Laura Allaman, France-Arménie Magazine.



[1] Philippe Pemezec. Source : communiqué de l’ADL du 20 mars 2006.
[2] Interview d’Abdullah Gül, Ministre des Affaires étrangères de Turquie disponibles sur le site www.anadolu.be/2005-07/4.html.

[3] Le jugement rendu (OVG1ZZ26.06) considère que « dire que le génocide commis en 1915 contre les Arméniens est un mensonge constitue une infraction punissable relevant des dispositions de l’article 189 du code pénal » et est en conséquence susceptible d’être poursuivi. L’article 189 sanctionne en effet « la diffamation aux morts ». Source : communiqué de la Fédération Euro-Arménienne du 18 mars 2006.

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A Berlin le 18 mars 2006

BERLIN : MANIFESTATIONS EN L’HONNEUR DE TALAAT PACHA

Stigmatisés par les organisateurs ultra-nationalistes du Grand Projet Berlin 2006 : Opération Talaat Pacha, la diaspora turque d’Allemagne, soutenue par des activistes venus de Turquie, a célébré honteusement la mémoire du principal instigateur du génocide arménien de 1915, Talaat Pacha .

« Nous ne sommes pas des criminels. Nous avons seulement défendu notre patrie! » scandaient samedi 18 Mars les nationalistes turcs rassemblés pour une marche négationniste en l’honneur de Talaat et pour le retrait de la résolution du Bundestag votée le 16 juin 2005 reconnaissant à l’unanimité la planification des massacres des Arméniens par le gouvernement Jeune-Turc en 1915. Au total, plus de 2 000 manifestants dans les rues de Berlin samedi 18 mars et 500 participants réunis mercredi 15 mars pour déposer une gerbe noire sur le lieu de l’assassinat de Talaat, tué par Soghomon Téhlérian sur la Steinplatz de Berlin. Mais c’était bien moins que prévu par les forces de l’ordre. En tête des organisateur le Parti des Travailleurs ( Isci Partisi) dirigé par le nationaliste condamné pour propos négationniste Dogu Perinçek et comme figure de proue Rauf Denktas,ex- président de la République de Chypre du Nord, non reconnue sur le plan international.

Durante le commemorazioni del 82esimo anniversario del Trattato di Losanna, Dogu Perincek ha negato il genocidio armeno
Dogu Perincek

Rassemblements négationnistes sous surveillance

Interdite à la demande de la Police de Berlin et du Conseil Central des Arméniens d’Allemagne, le Tribunal Administratif a finalement autorisé les rassemblements, sous certaines conditions : aucun slogan ou panneau niant le génocide n’était toléré sous peine de poursuite judiciaire. Il n’en demeure pas moins que le motif du rassemblement était la négation pure et simple de la qualification de génocide. Les slogans renvoyant à la légitime défense de l’Empire Ottoman ont repris l’argumentaire mis en place dès la planification du génocide en 1915 ainsi que l’a rappelé Mihran Dabag, Directeur de l’Institut de recherche sur le génocide à l’Université de Bochum, sur la chaîne allemande ZDF [1]: « Les Arméniens sont présentés dans cette argumentation comme des agresseurs contre lesquels le gouvernement Jeune-Turc avait à se justifier ». Et toujours le même discours récusant les preuves malgré l’abondance des archives dont Celal Altun, sécrétaire général du Comité des Turcs de Berlin se fait le porte-parole : « Quand quelqu’un continue à affirmer l’existence d’un fait sans aucune preuve et que de surcroît il s’en targue, alors on en peut de notre côté que se défendre en disant : c’est un mensonge, ce n’est pas prouvé[2] ».
La manifestation a rassemblé outre les Turcs d’Allemagne, des ultra-nationalistes venus directement de Turquie comme l’avait annoncé le journal turc « The New Anatolian[3] » indiquant que 500 personnes avaient obtenu un visa pour se rendre à Berlin le 18 mars. « Prends ton drapeau et viens à Berlin », tel était le mot d’ordre[4]. Dans la foule, s’agitaient outre les drapeaux turcs, ceux de la République d’Azerbaïdjian et de la République de Chypre du Nord. Un drapeau irakien aussi ! Sans doute égaré ! Des portraits de Talaat et d’Atatürk sont brandis en masse, soulignant ainsi à leur désavantage la continuité de l’Etat turc, du régime Jeune-Turc à la Turquie moderne. Et pour faire passer la pillule, des propos sur la fraternité entre Turcs et Allemands courent dans la foule : « Vive l’amitié turco-allemande » !

Réactions :

L’ Opération Talaat Pacha a suscité de vives réactions en Allemagne parmi lesquelles celles du Linkspartei et du PDS ( ex-communistes de l’Est et de la gauche du SPD) avec le discours du député d’origine turque Hüseyin Aydin, chef du Linksparteï qui mérite d’être salué : dénonçant cette organisation comme un obstacle à la réconciliation entre les nationalité, Hüseyin Aydin a rappelé que Talaat Pacha avait été condamné à mort par décision du tribunal militaire en Turquie pour crime contre l’humanité et a demandé aux familles turques vivant en Allemagne de « refuser leur soutien à cette campagne nationaliste » « dans l’intérêt de la paix ». La présidente des Verts au Bundestag et au Parlement Européen, Claudia Roth, a mis en garde contre « le ramassis des forces ultra-nationalistes, anti-européennes et d’extrême droite dissimulées derrière le symbole de Talaat pour « empêcher le rapprochement UE-Turquie » et « nier l’histoire turque ».
Les universitaires se sont également mobilisés autour de Tessa Hoffman, Professeur à l’Université de Charlottenbourg, et ont organisé un colloque interculturel intitulé « Les obstacles à la mémoire du génocide des Arméniens » le samedi 18 mars en contre-point aux manifestations et aux conférences des associations turques. L’objectif était notamment de faire connaître la véritable identité de Talaat Pacha, son implication dans le génocide et le verdict du procès des Unionistes afin de faire le point sur l’histoire du génocide arménien enseignée en Allemagne.
La mobilisation des Arméniens soutenus par les Grecs, les Araméens et les Assyriens unis « d’une seule voix contre le génocide par les turcs » à permis notamment de protéger le Mémorial pour les Victimes du Nazisme empêchant ainsi les nationalistes turcs de déposer une gerbe à en l’honneur de Talaat et de déshonorer ainsi la mémoire des victimes.

Laura Allaman, France-Arménie Magazine.

lien: http://morgenpost.berlin1.de/content/2006/03/21/berlin/818133.html




[1] ZDF 18 mars 2006.
[2] Propos de Celal Altun diffusés « Das Erste » le 19 mars 2006 dans « Kultur Report », traduction de Laura Allaman, France-Arménie.
[3] The New Anatolian, édition du 13 mars 2006, traduction Armenews. Information confirmée par le journal Tagesspiegel du 19 mars 2006 attestant un important trafic aérien de la Turquie vers l’Allemagne pour cette période
[4] Taz Berlin Lokal édition du 18 mars 2006.

[http://graphics.hotmail.com/greypixel.gif]L'Aircrige ( Association Internationale de Recherche sur les Crimes contre l'Humanité et les génocides), présidée par Catherine Coquio, Professeur de Littérature Comparée.
La LICRA ( Ligue Internationale contre le Racisme et l'Antisémitisme)http://www.licra.org/index.php?section=communique&id=2306
Le Cercle Marc Bloch ( Association Universitaire de recherche contre le Négationnisme)
Le CCAF ( Conseil de Coordination des Organisations arméniennes de France)
ont dénoncé les scandaleuses manifestations qui ont eu lieu le 18 mars à Lyon et à Berlin.
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V.V

 
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