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06 11 02- Bruxelles menace de rompre avec la Turquie
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Article paru dans le Figaro le 1er novembre 2006
La Commission a rédigé un rapport très critique sur la Turquie. Une réunion de crise est prévue ce week-end à Helsinki sur la question chypriote.
À UNE SEMAINE de la remise d'un rapport très critique sur la Turquie, Bruxelles tente d'éviter la rupture des négociations avec Ankara. « C'est une mauvaise année pour la Turquie », avoue en privé le commissaire à l'Élargissement, Olli Rehn. Non seulement « le rythme des réformes s'est ralenti », comme le souligne la Commission dans son rapport annuel d'évaluation (lire les extraits ci-dessous), mais le casse-tête chypriote n'est toujours pas réglé. Le règlement de cette question technique est décisif sur le plan politique. En septembre 2005, les Vingt-Cinq avaient fixé un ultimatum à Ankara, lui intimant d'ouvrir ses ports et aéroports aux navires chypriotes avant la fin 2006, faute de quoi la poursuite des pourparlers d'adhésion serait compromise.
L'ultimatum de l'UE touche à sa fin, sans qu'Ankara ait manifesté la moindre volonté d'obtempérer. Mercredi prochain, à l'occasion de la remise de son rapport stratégique, la Commission devra se prononcer sur ce sujet explosif. Favorable à l'élargissement en général, l'exécutif européen souhaite éviter la rupture avec Ankara. Mais la bataille fait rage, à Bruxelles, entre les « pro » et les « anti-Turquie ». Les commissaires eux-mêmes sont partagés, en fonction des sensibilités politiques de leurs pays d'origine. En coulisse, les Français plaident pour une suspension partielle des négociations, c'est-à-dire sur les huit chapitres liés au non-respect de l'union douanière. Seul le commissaire chypriote exige une suspension totale des négociations avec la Turquie.
Exigences inconciliables.
Dans ce contexte à risques, la présidence finlandaise de l'UE tente d'organiser une réunion dimanche prochain à Helsinki, avec le ministre turc des Affaires étrangères et son collègue chypriote. Les deux parties seront invitées à se prononcer sur un plan finlandais recommandant d'ouvrir Chypre du Nord au commerce avec l'UE, afin d'amener la Turquie à ouvrir ses ports. Jusqu'à présent, les consultations menées par la présidence n'ont mené à rien, les deux parties s'arc-boutant sur des exigences inconciliables. « Laissons une chance au plan finlandais jusqu'en décembre, mais arrêtons dès maintenant les conséquences de son échec », suggèrent plusieurs commissaires.
La décision finale reviendra, comme toujours, aux chefs d'État et de gouvernement, réunis à Bruxelles le 16 décembre. Le Conseil se fondera sur les recommandations de la Commission, qui n'a jamais émis un diagnostic si sévère sur la Turquie, notamment en matière de liberté d'expression, de droits des femmes et du peuple kurde. Par oral, Olli Rehn a également fait part de son inquiétude face à « l'islamisation » de la société turque, un sujet que la Commission n'avait jamais osé aborder auparavant.
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V.V
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